Editions de Crémille, 1969. — 179 p. — (Les merveilles des grandes civilisations).
Le présent ouvrage se propose de décrire le processus
par lequel l’art chrétien s’est défini, affirmé, répandu pendant
le premier millénaire.
C ’est q u ’un art religieux connaît toutes les contraintes
qui s ’imposent d ’ordinaire à la création artistique.
Contraintes financières, d ’abord : l’architecte, le peintre
travaillent à l’intérieur d ’un budget, qui peut être étroit
— et ce sera bien sûr le cas dans les communautés primitives;
qui peut être aussi large et même trop large, lorsque
l’État converti comble les évêques de ses générosités.
Contraintes du programme, ensuite : l’art religieux est utilitaire.
C’est évident pour l’architecture, qui doit répondre
aux obligations que lui imposent des règles liturgiques, qui
doit tenir compte du nombre des fidèles qui participent
aux cérémonies. Une église chrétienne n ’est pas un temple
païen. Il faudra un effort d ’imagination qui utilisera nécessairement
les formes connues, les types d ’édifices qui,
dans le passé et dans le présent, correspondent à des intentions
analogues, qui sera en outre obligatoirement contrôlé
par le client, le donateur, ou le chef de la communauté.
Les monuments chrétiens reflètent le développement de
l’Église, et un souci de prestige interviendra bientôt, qui,
à cause des conditions historiques, fera de l ’art chrétien
un art triomphal, cousin de l’art impérial romain.