Editions du Rocher, 2013. — 408 p.
Avec la conquête coloniale, les Afriques furent confrontées à la modernité européenne. À l'exception de l'échec italien en Éthiopie, les guerres y tournèrent toutes à l'avantage des colonisateurs, même si, ici ou là, des batailles retardatrices furent occasionnellement remportées par les Africains. Durant la période coloniale, l'Afrique connut les deux conflits mondiaux. La parenthèse impériale fut ensuite refermée sans affrontements majeurs, sans ces combats de grande intensité qui ravagèrent l'Indochine. Les guérillas nationalistes n'y furent jamais en mesure de l'emporter sur le terrain, pas plus en Algérie que dans le domaine portugais - à l'exception peut-être de la Guinée-Bissau -, ou encore en Rhodésie. Partout, la décolonisation fut un choix politique métropolitain ; elle ne fut nulle part imposée sur le terrain. Après 1960, l'Afrique fut ravagée par de multiples confits qui firent des millions de morts et des dizaines de millions de déplacés. Alors que jusque-là le coeur de la confrontation entre les deux blocs avait été l'Asie (Chine, guerre de Corée, guerre d'Indochine puis du Vietnam, etc.), l'Afrique devint à son tour une zone disputée, tant au Congo que dans la Corne ou dans le cône sud.